TEXTE CATALOGUE / FRÉDÉRIQUE NALBANDIAN / Chemin de roses, PAVILLON DE VENDÔME jusqu’au 25 octobre 2020

L’ENVERS DES ROSES

   

Premières roses

 

Pour mettre un pas dans le Chemin de Roses de Frédérique Nalbandian au Pavillon de Vendôme d’Aix-en-Provence, il faut partir de la maison avec le jardin de l’Estancia dans la vallée de Gorbio près de Menton, où elle a vécu. Un jour de 2001 elle tombe sur une rose rouge qui l’accroche particulièrement. A partir de là, toute une pelote de correspondances à la Baudelaire se déroule jusqu’à aujourd’hui.

 

La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles ; 

L’homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l’observent avec des regards familiers. 

 

On remonte le temps. En 2000 déjà, elle faisait un voyage d’un mois à Téhéran. Elle recolle avec sa genèse. Elle tombe alors comme dans un puits de connaissances dans les cultures à la fois de ses ancêtres et de la rose, l’immersion dans des lieux sacrés qui vont l’habiter profondément et marquer de leur sceau, les sculptures à venir : la feuille d’or résumera à elle-seule cette mémoire, dans laquelle les roses, entre autres,  sont baignées.

Tant de mots comme autant de rencontres avec l’Orient, l’Arménie en particulier, associée à sa tragique histoire. La rose réunit donc un pan de sa culture faite de découvertes, de voyages et d’histoires familiales contenues : Beyrouth, Shiraz et la poésie perse.

De là aussi le poète et sage persan Saadi avec une œuvre majeure du 13ème siècle : Gulistan ou le jardin des roses que l’on transcrit également Gulistan et qui est un recueil de poèmes et d’histoires aussi célèbres que celles d’un Homère ou d’un Dante.

 

De quelle utilité sera un bouquet de roses pour toi ?

Prenez une feuille de mon jardin de roses

Une fleur dure cinq ou six jours

Mais cette roseraie est toujours délicieuse.

 

Mémoires de roses et tissages

 

La fleur rouge aux épines coriaces et blessantes est omniprésente dans la culture de l’artiste, comme dans les toiles et les ornementations du Pavillon Vendôme.

A ces roses traditionnelles s’ajoutent le vécu de l’artiste et son présent. Les roses évoquent Ispahan et entretiennent les liens d’une rencontre au prénom Taher. Les fils tissés entre eux au fil des ans, rappellent qu’en mars, chaque année, une famille se réunit pour rester ensemble pas loin de ce village où l’une des rues se nomme Nalbandian. Ce nom signifie en langue persane : maréchal ferrant. Ses ancêtres avaient acquis cette activité, mais surtout par la suite, la fabrication et la commercialisation des tapis artisanaux depuis six générations.

Lorsqu’elle s’est rendue à Téhéran puis dans le sud de l’Iran, elle a découvert un village très rural, avec une route non goudronnée, des poules occupant la route et cohabitant avec les habitants d’une tribu qashqâi qui tissent toujours les tapis. Étalés en plein air, on songe à un tableau de tapis revenus des Mille et une nuit. Ceux sur lesquels on se réunit pour la vie quotidienne ou la prière. De la bouche de son père, les fils de couleurs sur la langue continuent de vivre.

En témoignent les pièces Remonter le temps, Wahram (nom du grand-père Nalbandian) et Iprev Ichadag qui, en écho aux tapisseries fleuries du Pavillon, conservent la tradition de la fabrication des tapis et plus largement du tissage, du maillage des techniques traditionnelles avec les pratiques contemporaines qu’en donne l’artiste. Tapis de tribus turkmènes anciens, brins de laine, canevas vivent encore saisis dans la cire, le savon avec ses bulles séchées et le plâtre. Matériaux récurrents de l’œuvre de Frédérique Nalbandian, ils perpétuent des gestes séculaires : nœuds/décors, rangement, rouler/dérouler/plier/réparer/restaurer/laver/tendre/tremper des tapis ou des tapisseries : « J’ai pris les brins de laine et les nœuds conservés des derniers tapis anciens restaurés chez mon père avant son départ à la retraite. J’ai toujours vu mon grand-père à sa table, entrain de restaurer… Envers/endroit, construction/déconstruction, des tissages d’origines de Flandres, Bruxelles, Aubusson, Beyrouth, Shiraz, Ispahan, Caucase, des tapis de prière, de tribus, de nomades… Tout ce vocabulaire, toutes ces origines de tapis et de tapisseries que mon père nommait, je me les étais appropriés depuis l’enfance et dès l’âge de 17 ans où je les restaurais chez lui pour gagner un peu d’argent, jusqu’à 22 ans. »

 

Maillage également comme une sorte de toile d’araignée, l’installation in situ Navette qui plane sur nos têtes dans la cage de l’escalier d’honneur du hall d’entrée, où 22 longues roses rouges fraîches sont plâtrées et suspendues aux intersections du tissage des câbles tendus. Un mouvement dynamique part d’un point à l’autre de la rampe d’appui, en fer forgé et circulaire des escaliers. Tensions des câbles arrimés au pommeau et impression de chute, de pluie de roses qui tendent vers le sol-terre comme une incitation à le rejoindre. Horizontales, verticales et obliques, les lignes dessinent une structure qui souligne l’architecture où se croisent différentes époques du Pavillon. Elles décrivent une sorte d’arc dans l’espace, évoquant celles des croisées d’ogives. Encore une allusion au sacré. Les cordes ou câbles gainés sont tissés en va et vient. Les lignes et les roses emprisonnées, éphémères et fragiles créent une tension et des forces d’un autre genre.

 

 

Médailles, solo et colonnes

 

Dans le prolongement des Médailles initiées en 2005 à Florence pour la galerie à l’académie des beaux-arts, grand panneau de bois rosé fait de plusieurs médaillons, une autre Médailles occupe la salle centrale du premier étage.

Le premier panneau en bois est rectangulaire et ajouré d’un ensemble de petits médaillons en verre, sur lesquels ont été collés des demies roses rouges, fraîches, sciées en deux conservant leur cœur et leurs pétales. L’ensemble est fixé dans des blocs de marbre. La Médailles II de 2020 répond à Médailles I. Cette fois, dans la nouvelle création, le verre est taillé en ovale. Les roses fanées puis séchées sont saisies dans le plâtre, puis tranchées en deux, évidées, dorées à la feuille d’or de Versailles puis collées sur le verre.

Le contraste de cet or « riche » frappe et « tranche » avec la pauvreté du matériau plâtre. Une lecture recto verso de chaque rose nous est proposée. Les unes, celle de la première pièce sont pleines de la rose rouge sèche, tandis que celles de la nouvelle sont en creux  et constituent de petites grottes, qui conservent l’empreinte de la fleur originelle et la marque d’une disparition fossile. Chaque cavité est différente comme chaque fleur.

 

Clin d’œil au format ovale de certains tapis d’orient, et au tondo faisant partie des œuvres de l’Hôtel de Vendôme édifié pour abriter les amours impossibles de Louis de Mercœur Duc de Vendôme et de la Belle du Canet, Lucrèce de Forbin-Solliès, veuve d’Honoré de Rascas. Le duc voulait l’épouser, mais ce plan contrariait le roi Louis XIV car Mercœur proche du roi, était veuf de Laure Mancini nièce du cardinal Jules Mazarin, conseiller à la cour. Puisque cette union aurait été considérée comme une mésalliance, et ne pouvant l’épouser, le duc décida de devenir amant de la dame.

On raconte que Lucrèce de Forbin-Solliès y rejoignait en catimini son amant et seulement à la nuit tombée, accompagnée de quelques suivantes, visages masqués. Les ovales des Médailles font un clin d’œil au portrait en ovale de la dame en fleurs et aux  éléments décoratifs comme celui du plafond peint dans lequel est représentée Flore, ou ceux au centre des tapisseries. Elles s’ouvrent sur des rebonds ou entrent en connivence avec d’autres pièces ; on dévore la pièce montée de plâtre  Rose-Chou et la corbeille de fruits Dignes, Saignon en Lubéron, 15-05-2006 de 2010-2016, issue de l’installation évolutive Quatre savons. Enfin, on se souvient des phallus de savon précédemment exposés à la Galerie Eva Vautier. Comment alors, dans ces ovales et ces roses rouges en creux évocateurs, ne pas songer au sexe féminin et à la passion amoureuse. A relire Le savon de Francis Ponge[1], œuvre dominante dans le panthéon des références de l’artiste, on vibre baignés dans la sensualité que le texte rapporte :

 

Il n’est dans la nature, rien de comparable au savon. Point de galet (palet), de pierre aussi glissante, et dont la réaction entre vos doigts, si vous avez réussi à l’y maintenir en l’agaçant avec la dose d’eau convenable, soit une bave aussi volumineuse et nacrée, consiste en tant de grappes de pléthoriques bulles.

 

Les sculptures issues du parcours intime de l’artiste croisent alors naturellement le vocabulaire végétal que l’on découvre en extérieur, dans le parc, comme à l’intérieur dans les vases, les gypseries, les moulures en guirlandes, les mascarons, les atlantes, les objets précieux des collections qui sont également constituées de nombreux portraits des XVIIe et XVIIIe siècles et de mobilier provençal.

De même conversent des éléments de la décoration et du mobilier comme ce fragment de corniche plâtrée et dorée A contre-époque sauvé d’on ne sait quelles décombres, suggérant plus la référence au monde spirituel, que le faste aristocratique. La pièce est déposée sur deux disques en plâtre doré puis placée sur le marbre de l’une des cheminées. Elle prend appui sur le miroir baroque.

Frédérique Nalbandian comme tout ce qui constitue le Pavillon, ne célébrerait-elle pas l’amour. Mais si à l’époque baroque, amour divin et amour humain se confondent et s’épousent, aujourd’hui, avec l’artiste qui déploie ses propres outils sous nos yeux, l’amour dont il est question semble d’une autre nature. Du divin, on perçoit plus que la chute, son effondrement et ses ambivalences. Et de l’humain, l’âme en proie à une répétition de gestes et à des sentiments aux forces antagonistes et laborieuses.

 

Le miroir Reconnaissance, revisité par des coulées de plâtre au motif de roses flétries en chapelet, se reflète dans les lourds miroirs baroques de la salle. Contraste manifeste entre le poids, l’encombrement, la puissance que confère l’art baroque, avec la légèreté et la fragilité des œuvres de Frédérique Nalbandian. Correspondances, échanges, recyclages, nous voilà comme au milieu de vestiges sauvés d’un monde en partance. Nous en sommes les témoins surpris.

 

 

Colonnes torses corps

 

Voilà comment la rose Black Baccara concentre les origines et les parfums d’expériences riches. A ce propos, au détour d’une correspondance, elle écrit ceci :

« Il me vient à l’esprit que je plâtre le vivant lorsque les roses sont fraîches, pour la conservation du vivant. Il ne me viendrait pas à l’idée de les sculpter vivantes. Elles sont si belles métamorphosées par le sec, les plus flétries. Chaque pétale prend une forme différente, alors que (les roses) fraîches ce sont toutes les mêmes. Les marques du temps laissent des traces et les rendent plus riches. Je crois qu’il en est de même pour nous pauvres vivants ». Frédérique Nalbandian ne nous parle-t-elle pas dès lors, de plasticité et de sculpture ?

 

Le corps humain côté physique et organique, on le touche avec cette pièce Viscéral qui attire/repousse, comme un gros intestin en vrac. En effet, à la savonnerie l’artiste n’a fait que récupérer les restes de savon qui continuaient de sortir de la cuve, une fois l’alimentation en savon fermée comme un fond de tube de cosmétique périmé. La matière est malléable jusqu’à ce qu’elle refroidisse et durcisse, et donne cette matière plastique solide comme un tas de boyaux pétrifiés. Mais plus en avant, l’idée provient de l’écriture du  mot « recommencement », répété à l’infini sur le filet de la pièce in situ au Musée Jean Cocteau à Menton, en 2016.

La répétition du mot comme la déclinaison des mêmes outils, matériaux, objets et de modes opératoires lents et patients, l’allusion aux rituels, rappellent des scènes des réalisateurs arméniens qui l’ont beaucoup marquée comme Paradjanov. La fonction du sacré et du rituel dans La couleur de la grenade avec les tapis comme des tableaux , les pigments, les laines de couleurs, le miroir, le travail avec l’eau, la lenteur des gestes. Il faudrait voir ou revoir les gros plans sur les fruits grenades tranchées par le sabre sous l’humiliation russe, la mise en scène de chaque séquence dans La légende de la forteresse de Souram.

Il y a aussi des connivences avec le poète et cinéaste arménien Péléchian, à l’écriture forte et novatrice, chez qui l’on remarque un langage pictural original et commun à Nalbandian : écroulement, effondrement, répétition, chute, descente. Ces réalisateurs mêlent légendes, folklore et traditions, avec des problématiques contemporaines artistiques et politiques. Ils sont les auteurs d’un cinéma de poésie.

 

On se souvient aussi, de L’oreille qui tombe, de la collaboration sous forme de performance avec l’écrivain Pascal Quignard et le CIRM, à La Valette-sur-Var et à Marseille. Puis de la série des cerveaux des Quatre savons, des mains redessinées par l’eau comme les têtes de vierges, dissoutes et transformées au fil du temps et des « arrosages ». Plus que le corps humain, thème incontournable de la sculpture, ses organes pris individuellement travaillent les recherches de la plasticienne.

Frédérique Nalbandian puise dans la tradition et les pratiques ancestrales, classiques un savoir faire, des ressources d’artisan au sens noble du travail manuel auquel d’une certaine manière, elle rend hommage. Quand elle s’attaque aux colonnes antiques, elle ne se contente pas là encore de reproduire une technique dans les règles de l’art. Elle apporte son savon et son art de la taille, tout son patrimoine culturel, l’histoire de l’art qu’elle connaît bien. Les seaux de maçons noirs que nous avons vus, reproduits en verre pour des précipités au CIAC de Carros, elle les utilise ici pour mouler des chapiteaux de savon, dans lesquels des roses poussent comme taillés dans la pierre.

 

Plus colossales les colonnes Fragments amoureux collent particulièrement au Pavillon de Vendôme, en donnant le change de la modernité.  Ces nouvelles réalisations font suite aux Ritournelles, à Les coulées et Les transepts, ainsi qu’aux  Retraites pacifiques[2].

Le tracé de la ligne de fil en tension autour du « corps » de la colonne qui ne manque pas de nous renvoyer à l’allusion phallique, creuse « en torse » dit-elle. Ce qui rappelle les torsades des colonnes salomoniques reprises à l’époque baroque et initiées au 17ème siècle par Le Bernin pour le baldaquin de la basilique à Saint-Pierre de Rome.

Ces colonnes sont assises sur des bases en marbre mêlant coupe et fragment. Suivant le creux de la ligne au fil tendu, une guirlande en forme d’hélice enroule de roses la colonne de savon.

Gravées, souvent suggérées et inachevées, on assiste à une sorte de décoffrage, de dégrossissage d’un travail en train de naître. Ce qui est frappant ici c’est le geste qui dévoile dans un même temps, le passé et le présent. D’une part on assiste à une sorte de moment d’archéologie avec ses fouilles mises à jour, venues de la nuit des temps. D’autre part, l’apparition d’une chose fraîchement taillée, en cours, sur le vif, quasi en temps réel. La taille de la jardinière. Les roses sont peut-être les pierres précieuses qui seront offertes, à peine exhumées.

A ce stade, elle montre un état brut de la matière. Comme s’il ne nous restait qu’à nous emparer d’un burin pour sortir la pépite de la masse. Comme si le geste n’avait pu aller au bout de sa frappe. A la fois mesuré et empêché. Mais est-il vraiment nécessaire d’extirper, d’extraire toutes les réponses aux questions posées ? Par analogie, le chemin qui mène à la rose n’est-il pas plus excitant que la rose en elle-même ?

 

Des murs s’ouvrent comme des tombes…

 

… et y laissent filer les secrets. Lorsque la sculptrice est arrivée sur les lieux du site historique, elle a été attirée par deux murs du rez-de-chaussée qui semblaient avoir été prévus à l’origine avec des ouvertures, puis condamnés et étrangement bouchés. En discutant avec la conservatrice du Pavillon, les recherches ont révélé d’anciens passages destinés à l’origine aux carrosses avec leurs chevaux.

La proposition de l’artiste adopte le bâti et s’y adapte. Les murs ne vont pas s’ouvrir matériellement mais plutôt sur des perspectives de murs en parpaing allongés comme des répliques.

Les Silences accueillent des roses plâtrées, déposées comme les fleurs répandues sur les dalles des tombes à Shiraz. Ils font écho aux murs comme une réplique des alcôves en arrondi et en creux.

 

Les roses  de la vie…

mais dans quel vase ? [3]

 

Installées avec les Silences, réapparaîtront deux têtes appartenant au patrimoine historique du site. Ce sont des têtes romaines authentiques très bien conservées.

Les murs à plat comme tombés, ou prêts à se redresser servent aussi de socle à des vestiges et aux roses fraîches. Champ de ruines et survivances ?

Les Silences sont des secrets. Des passages secrets. Des cloisons mobiles. Des histoires cachées dont certaines, quelquefois, tombent dans la rigidité de l’oubli. Ici, l’oubli est poreux, les murs parlent et Frédérique Nalbandian tente des traversées du silence.

 

Entrer dans le Pavillon de Vendôme avec la sculptrice c’est un peu une expérience à partager, en vivant et en expérimentant des va et vient entre l’histoire de l’art et sa démarche, entre l’artiste et l’architecture de ce qui fut une demeure noble, puis entre son vécu intime et l’histoire intime d’un couple du passé.

Mais plus encore. Entre l’iconographie de Nalbandian et celle des œuvres du Pavillon, tout un panel de correspondances. Correspondances des sens, synesthésie : on touche, on sent, on croise les regards, on devine la musique que nos oreilles reconstituent (elle joue du violon et du piano, elle chante aussi). On circule entre roses fanées, flétries et roses fraîches, vestiges et vertiges des lignes et des mouvements ascensionnels et descendants, voire plongeants, haut et bas des étages. Aller et retour sur les traces de mémoires. Va et vient qui installent en nous un dialogue entre des époques, des histoires et de l’Histoire.

Avec ces Fragments amoureux on assiste à des fragments rassemblés de discours amoureux. En remontant le temps.

Dire que les œuvres sculptées ou dessinées de Frédérique Nalbandian sont imbibées de poésie n’est pas suffisant ou pas assez explicite.

Ce n’est pas parce qu’on évoque une fleur que la poésie se mêle d’un rendez-vous. Il y a des fleurs nauséabondes. Et des rendez-vous manqués. L’œuvre de Nalbandian est un langage unique. Les fleurs sèches, têtes renversées et pétales brisés ont usé leurs épines aux frottements de la vie. Elles s’émiettent entre les doigts. Elles se mêlent à d’autres rencontres. Elles ont une odeur. De traces du temps et des déclinaisons de vivre.

Sophie Braganti

[1]           Francis Ponge, Le savon, éditions Gallimard 1967

[2]           (sculpture évolutive exposée dans les jardins de la villa Saint-Cyr, Bourg-la-Reine 2017),  colonnes de cinq mètres de hauteur en savon érigées dans les jardins de l’hôpital Pasteur (CHU de Nice), 2015. Avec Musée d’art de Montélimar dans la chapelle des Adhémars pour le Face à Face avec César, Dialogues avec César, avec T. Franc, chapelle du château des Adhémar, Montélimar, 2019

[3]           Abbas Kiarostami dans la revue RAP. Extrait du recueil 7 heures moins 7 traduit du persan par Tayebeh Hashemi et Jean-Restom Nasser.

http://www.aixenprovence.fr/Chemin-de-Roses

Commissariat : Christel Roy

Photographies Philippe Biolatto, labo photo Ville d’Aix-en-Provence

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