PATRICK LANNEAU à la Trinité (06)

Les éditions Unes et la Médiathèque de la Trinité présentent les travaux récents de Patrick Lanneau pendant le Printemps des poètes. Peintures sur toile, dessins et carnets ainsi que livres seront déployés avec les tondos, peintures sur toiles rondes, que Lanneau développe intensément depuis quelques années. Le travail de l’espace et de la couleur, mais aussi une importante transformation de son approche de la matière atteignent, à près de 73 ans, son apogée. Tout contribue à insuffler un itinéraire vertigineux dans les zones fluctuantes de la couleur souvent explosive ou seulement éclatante, couleur qui n’a pas de frontière. La puissance dégagée par les paysages dont on ne sait exactement d’où ils viennent, (géolocaliser n’étant pas le propos de l’artiste) procure une énergie tangible dans des espaces intangibles.

Dès les périodes africaines (résidence au Sénégal, AFAA) et égyptiennes, les séries des palmiers, pyramides, sapins, portiques, nuages, rochers, barrières… se sont développées dans le même registre « paysages/univers ». Les éléments qui ponctuent la toile créent des passages et des repères permettant ainsi au regard de circuler et de suggérer des directions.

Patrick Lanneau interroge des espaces imaginaires naturels et intérieurs avec des lumières et des gammes chromatiques complexes. Le travail de la texture sans cesse remis en question, joue d’énergies antagonistes et de surfaces non figuratives. Actuellement, de cette vue d’ensemble, se dégagent de nouveaux mouvements dans les nombreux espaces d’un même tableau, plus fluides, plus flous, plus immatériels comme la transparence de l’air ou de l’eau, le flottement. Il n’y a pas de fractures dans des espaces illimités qui communiquent ou se superposent. L’organisation imperceptible d’une toile et sa dynamique produisent des équilibres et des déséquilibres. Se dégage alors de cette peinture, un balancement entre jubilation et instabilité.

« Dans ce que je vois, ce qui m’entoure, tout est devenu un jeu de formes, de courbes, d’angles et de points de couleur, en mouvement perpétuel sans début ni fin. C’est un monde où il n’y a ni beauté, ni laideur. La couleur et le dessin tendent à faire de la réalité une abstraction. Comme dans la musique où les sons des instruments tournent dans l’espace pour former une composition, la couleur unit ce qui est séparé. La question n’est pas ce qu’on choisit : les palmiers… mais ça peut être l’antenne sur la maison, la maison d’en face, c’est la même histoire depuis qu’on peint des paysages. Ce qui compte c’est comment on le peint. Je ne me distingue pas par ma vision du monde ». Patrick Lanneau 

Patrick Lanneau est né en 1951 à Tours. Il a étudié à l’Ecole des Beaux-Arts de Tours puis à la Villa Arson. Il a fondé avec un collectif d’artistes l’Atelier à Nice en 79 puis s’est installé au FRIGO, 91 Quai de la Gare à Paris en 1985 où il a vécu 15 ans. Dès ses débuts il a été encouragé et collectionné par l’artiste Ben. Peintre coloriste, il pratique également le dessin sur papier libre et dans plusieurs carnets. Il a utilisé les premiers logiciels de dessins et de vidéos sur les premiers ordinateurs dès les années 80, puis dessine sur Ipad depuis la création de l’outil. De très nombreuses galeries françaises et étrangères en Italie, Allemagne, Belgique, Hollande, Suisse, Sénégal, Egypte, ainsi que des centres d’art ont montré son travail, en parallèle des galeries Macé, Lucien Durand, Area et Piltzer.