Il y a 100 ans était fondée à Paris la galerie Katia Granoff par une jeune Ukrainienne qui rencontre son destin dans la Ville Lumière en 1924. Secrétaire au salon des Tuileries qui se tient au Palais de Bois d’Auguste Perret, elle est encouragée par de jeunes artistes exposants à ouvrir sa propre galerie. Ils s’appellent Chagall, Foujita, Friesz, Bouche, La Patellière, Laprade… En choisissant de défendre les artistes de son temps, Katia Granoff s’inscrit dans la lignée des grands marchands dont l’œil déterminait la carrière d’un artiste. Dans les années 1950, elle s’emploie à faire redécouvrir au public français et international l’apport majeur des Nymphéas de Monet pour l’abstraction d’après-guerre, notamment auprès des expressionnistes abstraits américains ; Alfred Barr constitue auprès d’elle la collection du MoMA. À l’heure où l’on redécouvre le parcours des grandes figures oubliées de l’Art, cet ouvrage du Centenaire de la galerie, paraît l’année des 150 ans de l’Impressionnisme et retrace le parcours et les rencontres de Katia Granoff, femme libre et avant-gardiste qui fut aussi poète, femme de lettres et d’affaires, traductrice, mécène…
Aujourd’hui, la galerie Larock-Granoff, reprise par son neveu puis ses petits-neveux à la fin des années 1980 poursuit l’œuvre initiée par la fondatrice et défend les plus grands abstraits de la seconde moitié du XXe siècle (Hartung, Hantaï, Messagier) tout en perpétuant la défense des artistes historiques.