Les Cahiers du Musée national d’art moderne, n° 151, printemps 2020 – Numéro monographique : Jean-Luc Moulène

Les Cahiers du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, n° 151, printemps 2020 — Numéro monographique “Jean-Luc Moulène”, 120 p., 126 ill. coul., 23 €

Entièrement consacrée à Jean-Luc Moulène, cette livraison des Cahiers du Musée national d’art moderne trouve son origine dans la journée d’étude « Jean-Luc Moulène / Post-photographique », organisée par Vincent Bonnet et Yves Schemoul, sous l’égide du LESA, le Laboratoire d’Études en Sciences des Arts de l’Université d’Aix-Marseille. Prenant appui sur l’exposition organisée par le Centre Pompidou durant l’hiver 2016-2017, cette journée s’était attachée à réexaminer la production de l’artiste au regard de ses fondements photographiques comme de son devenir post-photographique, explorant la relation dynamique articulant image et objet, telle que la synthétise la notion, ouvertement problématique, de produit.

Introduit par Jean-Pierre Criqui, ce numéro monographique prolonge et éclaire les questionnements précédents. Jean-Luc Moulène en a conçu le déroulé iconographique, ouvrant aux auteurs ses archives personnelles, s’agissant d’œuvres anciennes inédites et de plans d’exposition. Ainsi, la contribution de Nathalie Delbard invite à reconsidérer les tout premiers travaux – performances, sténopés et photographies – afin d’introduire les « pratiques Errata » des années 1990. Non sans humour, Vincent Labaume dévoile les aspects essentiels de ces procédures méconnues, en lesquelles on peut déjà déceler certaines dimensions du travail à venir. Les Errata témoignent en effet du réinvestissement critique de l’objet de consommation courante, s’emparant de son hyper-reproductibilité et détournant ses vecteurs communicationnels. Elles invitent en cela à se défaire de l’idée selon laquelle les objets réalisés par l’artiste procèderaient de ses expérimentations photographiques. Fabien Faure explore la formation, dans la production de Jean-Luc Moulène, d’une objectalité « acatégorique », nourrie d’apparentements plutôt que de filiations. Une objectalité inassignable, indifférente aux contraintes architecturales autant qu’à l’emprise de l’histoire de la sculpture sur les spatialités volumiques et topologiques. Florence Ostende met au jour les modalités singulières d’organisation caractérisant les dispositifs expositionnels élaborés par l’artiste au tournant des années 2000. Enfin, à l’occasion de leur entretien avec Jean-Luc Moulène, Vincent Bonnet et Yves Schemoul invitent celui-ci à faire retour sur les questions qui innervent l’ensemble de sa production. Cette dernière atteste la réinterprétation des visualités bi et tridimensionnelles nées du digital turn. Elle prend acte de la surdétermination industrielle d’une photographie dématérialisée et préprogrammée, emprunte librement aux régimes informationnels ou encore réarticule les dimensions figurales, opératoires et topologiques de l’œuvre.

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