Historique de l’AICA (1949-1990) de Hélène Lassalle

Extraits de l’historique de Hélène Lassalle (PDF)
Secrétaire-Générale de l’AICA-France de 1981 à 1984, puis Secrétaire-Générale de l’AICA Internationale de 1984 à 1988

Introduction

AICA-France et AICA internationale : des origines  et des traditions communes

C’est à Paris que l’Association internationale des critiques d’art est créée en 1949,  à l’initiative du Président de la Presse artistique française, Raymond Cogniat, et en réponse à une sollicitation de l’UNESCO, la toute récente Organisation des Nations Unies pour l’Education, les Sciences et la Culture,  basée elle-même à Paris. Sa dénomination et ses statuts sont déposés à la Préfecture de Police de la Seine, selon le régime prévu par la loi de 1901 régissant les associations en France. Le bureau international y adresse toujours chaque modification du bureau ou de statuts. Les premières années, le sort de l’association internationale et celui de sa section française sont liés et leurs activités mêlées et le secrétaire général de l’AICA est également celui de la section française. Par la suite, l’association internationale prenant de l’ampleur, le nombre de ses pays membres croissant et ses activités se développant à travers le monde soutenues par les diverses sections nationales, les deux bureaux, le bureau international et le bureau français, affirment leurs spécificités. La section française prend son autonomie en devenant elle-même une association selon la loi de 1901 avec ses propres statuts et son propre rythme électoral. Projets, études et activités internationales maintiennent longtemps la présence de la section française et de sa langue au cœur de l’AICA internationale et dans ses relations avec l’UNESCO. Aujourd’hui des traces de cette collaboration étroite demeurent. Elles témoignent du lien privilégié des débuts et d’une longue tradition. Le siège de l’AICA internationale est à Paris. Les secrétaires généraux internationaux sont, par coutume et commodité, généralement des membre de la section française – exception faite du second secrétaire, de nationalité grecque, mais résidant à Paris ; et de la secrétaire générale élue à l’assemblée générale de Dublin en 2009, membre de la section allemande, mais néanmoins familière de Paris : correspondante de journaux allemands en France dans les années 80,  elle a fait partie quelques années de l’AICA-France. Actuellement, si les bureaux de l’AICA internationale et ceux de l’AICA-France sont totalement indépendants l’un de l’autre, pour des raisons économiques et pratiques, ils partagent des espaces à la même adresse. Les archives de l’une comme celles de l’autre sont déposées aux Archives de la Critique d’Art à Rennes, une institution  fondée par des membres de la section française.

La fondation de l’AICA à Paris

L’idée d’une coordination entre les pays pour assurer la paix à travers l’éducation et une meilleure compréhension entre les cultures naît dès 1942  lors d’une réunion en Grande Bretagne des ministres alliés de l’éducation, à l’instigation des Anglais et des Français1. A Londres, le 16 novembre 1945, la Constitution de l’UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organisation) est votée par 37 pays et ratifiée

le 4 novembre 1946. La première Conférence Générale de l’Organisation a lieu le 10 décembre suivant à Paris, où s’installe le siège de l’Organisation. Le responsable de la Section des Beaux-Arts, Mjomir Vanek, de Tchécoslovaquie, exprime à cette occasion le souhait de réunir en congrès les principaux critiques d’art du monde afin de les regrouper dans une association internationale qui conseillerait la nouvelle Organisation dans leurs domaines.

A sa demande, Raymond Cogniat, Président du Syndicat français des professionnels de la Presse artistique, met sur pied un premier congrès destiné à évaluer les différents problèmes professionnels et esthétiques auxquels artistes et critiques sont confrontés et à envisager la création d’une association internationale. Ce premier congrès a lieu du 21 au 28 juin 1948, à Paris, dans la « Maison » de l’UNESCO, 19 avenue Kléber, près de l’Arc de Triomphe de l’Etoile. Y participent des historiens d’art, des conservateurs de musée, des critiques d’art et quelques artistes. Il rassemble 34 pays. Paul Fierens (Belgique) en était le président ; James-Johnson Sweeney (Etats-Unis), Lionello Venturi (Italie), Herbert Read (Grande-Bretagne), Jean Cassou (France), Vaclav Nebsky (Tchécoslovaquie) sont vice-présidents ;  Denys Sutton (Grande-Bretagne) rapporteur. Dans l’assistance, la France, pays d’accueil, est particulièrement bien représentée.

A la fin de la rencontre, une fédération est fondée, des groupes de travail constitués et un prochain congrès programmé pour l’année suivante. Un bureau international est créé, avec sa permanence à Paris.  Raymond Cogniat et Simone Gille-Delafon, qui ont assuré l’organisation de ce premier congrès, préparent le suivant. Le secrétariat continue à être hébergé par le marchand d’art et éditeur Georges Wildenstein, dans sa maison d’édition, non loin des locaux de La Gazette des Beaux-Arts, revue fondée et publiée par lui. C’est comme éditeur d’art qu’il assume les frais d’organisation du premier congrès des critiques d’art, ainsi que l’effort financier de la préparation du prochain congrès.

Du 27 juin au 3 juillet 1949, toujours dans la « Maison » de l’UNESCO, avenue Kléber, se tient le second congrès et congrès fondateur.

L’assemblée vote les statuts  de la nouvelle association et désigne les membres du bureau : Paul Fierens (Belgique), président, entouré de six vice-présidents :  Lionello Venturi (Italie), James Johnson Sweeney (Etats-Unis), Raymond Cogniat (France), Eric Newton (Grande-Bretagne), Jorge J. Crespo de la Serna (Mexique), Gérard Knuttel (Pays-Bas), ainsi que Simone Gille-Delafon (France), secrétaire générale, et Walter Kern (Suisse), trésorier.

Treize sections nationales sont reconnues membres de facto, en fonction de la nationalité des critiques présents. De retour dans leur pays, chacun organise sa section nationale en calquant sa structure sur celle de l’association internationale. Les modalités de renouvellement des bureaux pour chacune des sections sont variables. Certains présidents le sont à vie ou presque, tandis que d’autres eurent des mandats plus ou moins longs. Paul Fierens resta  président international huit années, jusqu’à sa mort en 1957, puis fut remplacé par James Johnson Sweeney. A partir de cette date, les échéances du mandat présidentiel de trois ans, renouvelable une fois, ont été scrupuleusement respectées.

LES ÉTAPES DE LA CONSTITUTION DE L’AICA-FRANCE

Secrétariat international de l’AICA et section française : de la fusion à l’autonomie

 Indifférenciation 1949-1960

Les deux premiers congrès fondateurs ont été organisés à Paris à la demande de l’UNESCO par Raymond Cogniat, Président du Syndicat Français de la Presse Artistique, avec l’aide de collaborateurs français, notamment Simone Gille-Delafon.Ces rencontres ont été préparées avec le soutien financier de Georges Wildenstein dans les locaux de sa maison d’édition, 140 rue du Faubourg Saint-Honoré.Le lieu devient naturellement le siège du secrétariat général de l’AICA, secrétariat qui est en même temps le secrétariat de la section française, Simone Gille-Delafon assurant cette fonction auprès des deux présidents, Paul Fierens, président international et Raymond Cogniat , président de la section française. Le financement est commun, émanant du même mécène. En 1956 la subvention de Georges Wildenstein pour le secrétariat s’élevait à 481 000 francs, auxquels s’ajoutaient le local fourni gracieusement et le paiement des frais de téléphone.

De fait dans les premières années, c’est la section française qui soutient et qui gère les activités de l’association internationale. Le sentiment dominant est que l’association internationale est l’œuvre des français et que ceux-ci en ont la responsabilité, tout au moins matérielle. Dans son rapport d’activité de la section française à l’Assemblée Générale de Venise le 27 juin1950, Raymond Cogniat annonce : «  Quant à l’activité proprement dite de la section française elle se trouve confondue avec celle du secrétariat général »

Le bureau français a ainsi assuré le secrétariat pour les nouvelles sections, la correspondance avec les nouveaux sociétaires et les secrétariats régionaux, rédigé le compte-rendu des diverses réunions et congrès, effectué les travaux en relation avec l’UNESCO : rapport et présence à la Conférence annuelle de l’organisation, enquête à la demande de l’UNESCO sur la reproduction des œuvres d’art, sur le film d’art, sur la diffusion de la culture en milieu ouvrier.Le bureau français a organisé le congrès annuel et préparé les suivants, géré les cotisations et l’envoi des cartes de membres. Et le bureau a également fait fonctionner le Bureau de l’Information artistique (voir dans la rubrique « Les grands chantiers : des outils pour une profession » le chapitre « Distribution d’une documentation aux critiques d’art, le Bureau de l’Information artistique »)

Tant que Raymond Cogniat fut seul responsable de la section française, la confusion entre le bureau international et le bureau français ne posa pas de problème. L’AICA ressemblait à une association amicale. Les statuts étaient uniques pour l’ensemble des délégations, déposés à la préfecture de Police de Paris, lieu du siège du secrétariat général, acceptés par arrêté ministériel le 21 juillet 1950, selon la loi de 1901 sur les associations à but non lucratif. L’AICA internationale était et reste une association de droit français. Elle comptait, en 1957, 461 membres sociétaires dont la moitié étaient français. L’indistinction paraissait une commodité et même un avantage. En janvier 1960, lorsque parait le premier numéro d’une publication annuelle sous le titre ACTIVITES informant sur les actions du bureau international durant l’année écoulée et sur les deux réunions internationales, le feuillet porte la mention : «  La publication des ACTIVITES a pu être entreprise grâce aux facilités procurées par la section française ». En fait la rédaction en était due à la secrétaire générale commune aux deux instances et avec les moyens communs à l’une et à l’autre. Trois autres lettres d’information vont suivre sur le même principe, ACTIVITES n° 2 (janvier 1961), n°3 (octobre 1961) et n°4 (décembre 1962).

Séparation et autonomie de la section française 1960-1964

Après la mort du premier président international belge Paul Fierens, le nouveau président américain, James Johnson Sweeney, souhaite donner à l’AICA internationale indépendance et visibilité. En 1960 il sollicite le ministre français de la Culture, André Malraux. A la requête du ministre, Marius Claudius-Petit, président de l’Union Centrale des Arts Décoratifs, accorde un local au Secrétariat général de l’AICA internationale dans ses murs, au 107 rue de Rivoli, dans le Pavillon de Marsan du Palais du Louvre, pour y établir sa permanence. Le transfert officiel est publié le 20 avril 1961.La section française continue d’être hébergée par les Editions Wildenstein. La contribution de Georges Wildenstein est désormais versée exclusivement à la section française afin de lui permettre de développer ses activités propres.

La même année 1960 Jacques Lassaigne est nommé vice-président de la section française et Raymond Cogniat lui délègue une bonne part de ses tâches de président.En effet Raymond Cogniat, par ailleurs Inspecteur supérieur des Beaux-Arts, se consacre plutôt à la Biennale de Paris qu’il a lancée l’année précédente avec le soutien de la section française et dont il est le Délégué général, une Biennale d’un type nouveau qui limite la participation aux artistes de moins de trente ans. La première édition a eu lieu à l’automne 1959.Mais Jacques Lassaigne n’apprécie pas que la secrétaire internationale s’occupe aussi des affaires de la section française. En 1962 Jacques Lassaigne obtient que la section française ait un secrétaire général indépendant. Ce sera le poète et écrivain Jean-Clarence Lambert, Simone Gille-Delafon restant secrétaire générale internationale.

La section française s’affirme cette année-là sur différentes scènes

La Biennale de Paris. Pour la seconde fois, la section française réunit un comité de jeunes critiques de moins de trente ans pour sélectionner les artistes français présentés à la Biennale. Pendant la durée de la manifestation, certains de ces critiques organisent des débats sur l’art et sur le cinéma.

Prix de la Critique. La section française s’est constituée en jury et elle a désigné comme lauréats Benrath en peinture, Somaini en sculpture, Gregory Masurovski en dessin.

Défense de la liberté des critiques d’art. Le critique d’art espagnol Moreno Galvan a été emprisonné par des militaires franquistes. La secrétaire générale internationale a été saisie par un groupe d’amis du prisonnier. L’Italie a agi auprès de l’Ambassadeur d’Espagne à Rome mais c’est l’intervention de Jacques Lassaigne auprès du président de la section espagnole, Camon Aznar, qui permet la libération de Galvan et l’autorisation qu’il se rende à la Biennale de Venise, sa caution étant payée grâce aux contributions volontaires de critiques italiens, français et espagnols.

Avec la démission en août 1962 du Suisse Walter Kern de sa charge de trésorier international, qu’il tenait depuis la fondation de l’association, l’administration de l’AICA internationale se libère encore un peu plus de sa polarité parisienne. Walter Kern est remplacé par le belge Robert Delevoy. Pendant un quart de siècle, les finances de l’AICA internationale vont être gérées à Bruxelles.

Enfin, lorsque Raymond Cogniat se retire en 1963, désigné avec reconnaissance comme le premier président d’honneur de l’AICA, le conflit devient désormais ouvert entre le Président français Jacques Lassaigne et la secrétaire générale internationale, Simone Gille-Delafon, dont il estime qu’elle n’a pas su prendre les distances nécessaires avec la section française, comme si elle en était encore responsable. Jacques Lassaigne incrimine officiellement la rédaction de la lettre d’information internationale ACTIVITES, jugée tendancieuse à l’égard de la section française. La secrétaire générale internationale s’en est occupée seule, comme les précédents numéros, sans avoir soumis son texte pour approbation au président français. Prudemment, le nouveau Président international, élu à l’Assemblée Générale de Tel Aviv en juillet 1963, Giulio Carlo Argan, préfère ne pas publier le dernier numéro d’ACTIVITES. La querelle envahit et empoisonne la seizième Assemblée Générale de Venise du 19-22 juin 1964.En conclusion la française Simone Gille-Delafon se retire, remerciée par le titre de « secrétaire générale honoraire » et à sa place est élu le grec Tony Spiteris.

Quinze ans après sa fondation, l’AICA internationale, forte de ses 42 sections nationales et ses 700 membres à travers le monde, dotée d’un président italien (futur maire de Rome), d’un secrétaire général grec et d’un trésorier belge s’est définitivement séparée de l’image originelle d’une assemblée d’amis regroupés à Paris autour d’un petit noyau francophone et dont la vie est assurée par la section française.

Dans des locaux à elle seule dévolus, avec un bureau indépendant et un financement propre, tandis que le bureau international n’a plus de contiguïté ambiguë avec le bureau français, la section française a acquis une complète autonomie, séparée désormais du module international dont elle a été la fusée de lancement.

De l’autonomie à l’indépendance

Création d’une section française indépendante 1970-1971

Devenu autonome en 1964, avec un bureau de gestion, un siège social et un financement séparés, la section française de l’AICA va achever sa progression et acquérir une totale indépendance vis à vis de l’instance internationale lorsque Georges Boudaille, président de la section française, la dote de statuts propres. Le 16 février 1970 le bureau (constitué par Georges Boudaille président, André Berne-Joffroy, Gaston Dielh, Gérard-Gassiot Talabot, vice-présidents, Guy Weelen secrétaire général et son adjoint Jean Dominique Rey, Jean Bouret, Trésorier, Henry Galy-Carles, Trésorier adjoint), signe les nouveaux statuts de l’Association Française des Critiques d’art. Ceux-ci sont enregistrés à la Préfecture de Police de Paris le 17 février 1970. La « section française de l’AICA » n’est plus qu’un sous-titre. Comme son association-mère, elle est régie par la loi du 1er juillet 1901.

 L’Association Française des Critique d’Art est formée, qui groupe des critiques d’art français ou résidant en France, écrivant régulièrement ou ayant écrit dans les journaux, périodiques ou traitant de sujets artistiques à la radio, à la télévision, etc… » .

Ses buts sont :

a) promouvoir la discipline critique dans le domaine de l’art et contribuer à en assurer les fondements méthodologiques
b) protéger les intérêts moraux et professionnels des critiques d’art et faire valoir en commun les droits de tous ses membres
c) Assurer une liaison permanente entre ses membres en favorisant les rencontres nationales et internationales
d) Faciliter et étendre l’information et les échanges dans le domaine des arts plastiques
e) Contribuer au rapprochement et à la connaissance réciproque des cultures

Son siège social est à Paris , 8 rue Saint-Augustin, 2e

Au fil des années plusieurs critiques étrangers séjournant à Paris feront partie de ses membres et participeront à ses activités, pour des périodes plus ou moins longues.

Le 30 décembre 1971, encore sous la présidence de Georges Boudaille, une déclaration à la Préfecture annonce un changement suite à une résolution de la dernière Assemblée Générale qui s’est tenue dans les locaux de l’AICA Internationale, au Pavillon de Marsan, rue de Rivoli. L’Association change de titre pour revenir à l’ancien « Section Française de l’Association Internationale des Critiques d’Art  (en abrégé AICA-France) ».

Le lien avec l’international n’était plus visible. AICA-France est désormais le titre officiel.

Cette assemblée générale a également fixé une cotisation propre à l’Association française, «pour les membres adhérents égale au double de la cotisation perçue par l’Association internationale des critiques d’art au tire des membres adhérents ; de même elle fixe le montant du droit d’inscription qui sera égal au montant de la cotisation annuelle ci-dessus définie »

Autant que le changement de titre, cette décision est capitale.

A partir de cette date 1971, l’AICA-France peut disposer d’un budget autonome et ce sont ses membres qui en assurent le financement. Association indépendante déclarée sans but lucratif, elle peut également bénéficier de subventions de l’Etat. Au bout de vingt-deux ans la section française de l’AICA a enfin coupé le cordon ombilical et atteint sa maturité.

L’arrachement à la fusion initiale a été long et progressif. Il en restera des liens privilégiés. L’adresse du siège social en témoigne. Elle a été souvent voisine de celle du secrétariat international et depuis l’an 2000 elle l’est redevenue.

Le siège social

Alors que l’AICA internationale commence à disposer en 1960 d’un local propre et d’une permanence au Pavillon de Marsan du Palais du Louvre, 107 rue de Rivoli, la section française a continué à être hébergée longtemps dans sa maison d’édition par Georges Wildenstein, avant d’être à son tour indépendante. En 1970 dans la déposition des statuts, le siège social est situé 8 rue Saint-Augustin dans le 8ème arrondissement.

Le 10 janvier 1973, Georges Boudaille, président de la section française, annonce à la Préfecture Police que le siège social de l’AICA-France a changé. Ses bureaux sont désormais à la Fondation Rothshild, 11 rue Berryer dans le 8ème où l’AICA internationale a désormais son secrétariat général.

En 1975 L’AICA internationale s’installe dans le même bâtiment, au 11 rue Berryer, dans un bureau voisin (déclaration de Guy Weelen, Secrétaire Général, à la Préfecture de Police de Paris le 19 novembre 1975). Une salle de réunion au rez-de-chaussée de l’une des ailes de l’hôtel est mise occasionnellement à disposition par les Services de la Création artistique du ministère, logés également à l’Hôtel de Rothschild. Elle servira pendant de longues années de lieu d’accueil aux réunions mensuelles de l’AICA-France aussi bien qu’ aux réunions du Conseil d’administration de l’AICA internationale. Pendant  22 ans,  le 11 rue Berryer va être l’ adresse officielle de l’AICA-France.

Lorsque Marie-Claude Volfin devient secrétaire générale sous la Présidence de Dora Vallier en janvier 1979, elle est secrétaire de la Fondation des Arts Graphiques et Plastiques, également domiciliée à l’Hôtel de Rothschild où sont accueillis de nombreux services artistiques publics et privés. C’est son bureau professionnel qui devient le siège de l’AICA-France, économie substantielle.

A son remplacement, sous la présidence de Jacques Leenhardt, par Hélène Lassalle puis par Valérie Brière, l’association n’a plus de local administratif mais elle utilise toujours la même boîte postale et la même salle de réunion.

En 1991 Ramon Tio Bellido est élu président de l’AICA-France. Il est le directeur artistique de la Fondation des Arts graphiques et plastiques. A ce titre il dispose d’espaces administratifs qui lui permettent d’y installer la secrétaire générale, Anne Dagbert. L’AICA-France retrouve donc l’Hôtel de Rothschild ainsi que le voisinage de l’AICA internationale.

En juin 1997, l’AICA-France change de siège social au 13 rue Drouot 75009, sous la présidence de Catherine Francblin (Christophe Domino est secrétaire général et Frédéric Paul Trésorier).

Enfin en 2000, lorsque plusieurs associations comme le CIPAC regroupent leurs bureaux dans un même espace, au 15 rue Martel dans le 10ème, joignant l’économie à la convivialité, Ramon Tio Bellido y transfère le secrétariat de l’AICA internationale et Catherine Francblin celui d’AICA-France. Les liens sont renoués. Puis les mêmes associations, toujours groupées, déménagent ensemble en 2005 au 32 rue Yves Toudic 75010 (Ramon Tio Bellido est encore secrétaire général de l’AICA internationale, Christophe Domino président d’AICA France , et Emmanuel Hermange, secrétaire général). Secrétariats, personnels, sites internet, permanences téléphoniques et accueils sont bien distincts. La proximité seule rappelle aujourd’hui une longue histoire commune.

Les langues de l’AICA

Longtemps la seule langue fut le français. Les rapports à l’Assemblée Générale, moral et financier sont rédigés en français, de même que la lettre d’information « Activités », le « Bulletin international des Archives de l’art contemporain » et l’annuaire. Une édition bilingue en français et anglais de l’annuaire paraît pour la première fois en 1960. C’est le seul exemple d’un effort vers l’internationalisation. Il faut attendre 1970 et l’utilisation de l’anglais par le suédois Sven Sandström dans le document préparatoire destiné à la réunion sur les Archives de l’Art Contemporain, pour que l’anglais apparaisse de façon officielle dans les documents de travail des réunions internationales. Néanmoins dans ce premier numéro de AICARC Bulletin, si le questionnaire de l’enquête préliminaire envoyé par Sven Sandström aux différentes sections est en anglais, le résultat, l’analyse et le compte-rendu sont rédigés en français.

La longue persistance du français s’explique par les origines de l’Association fondée à Paris à l’initiative de critiques français, par la langue des premiers dirigeants, tous francophones, et par le manque de moyens financiers qui ont longtemps empêché le recours à des traducteurs, aux services trop coûteux.

A partir des années 70 et l’obtention d’une subvention régulière de l’UNESCO, documents de travail et rapports sont en deux langues, français et anglais. Pendant la présidence de Belgica Rodriguez, du Venezuela, de 1987 à 1990, ils sont traduits également en espagnol. L’arrivée en 1996 d’une présidente internationale américaine, Kim Levin, retrouvant dans le bureau un trésorier général irlandais, Liam Kelly, renforce l’utilisation de l’anglais comme langue commune. Aujourd’hui le site internet de l’AICA internationale est en anglais.

Les Archives de la Critique d’Art

En 1989 les « Archives de la Critique d’Art » sont créées à l’initiative de Jean‐Marc Poinsot, délégué pour la province au sein du bureau de l’AICA-France, en partenariat avec la Délégation aux Arts Plastiques du Ministère de la Culture et l’Université deRennes 2. Il s’agit d’un centre d’archives alimenté par les critiques d’art principalement français et par des institutions nationales. La constitution systématique de fonds d’écrits et d’archives par auteur constitue leur principale originalité. De nombreux critiques dont beaucoup étaient ou sont membres d’AICA-France ont donné et continuent à verser leurs archives et leurs bibliothèques. Les Archives de l’AICA-France et de l’AICA internationale y sont conservées.


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