CAIN ET ABEL AU RISQUE DES ARTS MODERNES ET CONTEMPORAINS

Caïn et Abel au risque des arts modernes et contemporains (XXe et XXIe siècles) : arts plastiques, musiques, théâtres, performances

* Conférence prononcée par Florence de Mèredieu, lors du Colloque Caïn et Abel à l’Université d’ARRAS, le 22 mars 2019 [Graphè. Centre de recherches Textes et Cultures].

Image légende
Anselm Kiefer, Caïn et Abel, 2006. Photo, DR.

Loin de s’estomper, le mythe biblique de Caïn et d’Abel connaît, au XXe et XXIe siècles, une explosion et dissémination. Il conquiert l’ensemble des disciplines, des genres et des différentes sphères sociétales. Les grandes lignes du mythe perdurent. Certaines – suivant les aléas d’une histoire européenne et mondiale chaotique – se voient renforcées. Telle la dimension vertigineuse du mal dans un siècle qui voit se succéder les deux grands guerres mondiales, suivies de ce que l’on a pu dénommer la « guerre froide ». L’expansion du communisme (en Russie puis en Chine) entraîne d’autres tragédies. Caïn devient plus que jamais le prototype et l’incarnation d’une humanité en proie au tragique d’un destin qui s’abat en permanence sur elle.

Caïn devient aussi le symbole de la figure de l’artiste, confronté à une réalité souvent douloureuse et polymorphe. Duelle. Et qui – pour créer – se trouve paradoxalement confronté à une forme permanente de critique et de destruction. L’histoire des avant-gardes artistiques modernes et contemporaines abonde en figures destructrices et assassines. Père des arts et de la civilisation, on comprend que Caïn puisse être considéré à l’instar d’un génie. – Développée sur un projet de Robert Badinter (dont on sait quel rôle il a joué dans l’abolition de la peine de mort en France), l’exposition « Crime et Châtiment », organisée par Jean Clair en 2010 au Musée d’Orsay, portait sur la période 1791-1981. Premier crime de l’humanité, le meurtre d’Abel par Caïn y fut abondamment évoqué.

« Tout homme est un artiste », dira le sculpteur allemand Joseph Beuys », qui interprète et recrée le monde, défaisant et refaisant ce qui a été fait par Dieu. L’art de notre temps évolue ainsi entre deux approches, l’une d’exégèse, l’autre de destruction/re-création. Nous aurons encore à insister sur l’exacerbation du métaphysique et du politique dans les versions contemporaines du mythe. Revu souvent au travers d’une grille psychanalytique (freudienne, mais plus encore kleinienne : « la bonne et la mauvaise mère »), le nœud gordien familial, social, politique et métaphysique vient sur le devant de la scène.

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http://florencedemeredieu.blogspot.com/2020/05/conference-sur-cain-et-abel.html
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