Extraits de l’historique de Anne Dagbert (PDF)
Secrétaire-Générale de l’AICA-France de septembre 1990 à mars 1997
Avant-propos
Hélène Lassalle, Secrétaire Générale de l’AICA-France de 1981 à 1984, puis Secrétaire Générale de l’AICA Internationale de 1984 à 1988, a assuré avec maîtrise et persévérance l’historique de l’AICA-France à ses débuts et sur plusieurs décennies, de 1949 à 1990.
Puis, Hélène Lassalle m’a passé le relais pour poursuivre l’écriture de cette histoire, correspondant à la période où j’ai assumé la fonction de Secrétaire Générale, de 1990 à 1997.
J’ai pu, année après année, reconstituer les principaux événements de la période, grâce à la documentation que j’avais gardée par-devers moi.
Je remercie Hélène Lassalle qui, par son travail de recherche minutieux, a pu établir les relations intriquées entre l’AICA-France et l’AICA Internationale.
Je remercie Laurence Le Poupon, responsable des Archives de la Critique d’Art, et Emmanuelle Rossignol, chargée de la documentation, qui nous ont accueillies, Hélène Lassalle et moi, à Châteaugiron près de Rennes, où se trouvaient alors les archives de l’AICA.
Anne Dagbert – Paris, février 2013
La composition du bureau
Membre de l’AICA-France depuis 1984, j’ai pris mes fonctions de Secrétaire Générale en septembre 1990, aux côtés de Ramon Tio Bellido, qui a assuré l’intérim comme Président de la section française, en remplacement de Jacques Leenhardt, nouvellement élu Président de l’AICA Internationale en août 1990.
En 1991, suite à l’assemblée générale qui s’est tenue à la Fondation des Arts Graphiques et Plastiques, 11 rue Berryer, 75008 Paris, où se trouvaient les bureaux de l’AICA depuis plusieurs années, le bureau est composé comme suit : Président : Ramon Tio Bellido ; Secrétaire Générale : Anne Dagbert ; Trésorière : Anne Tronche.
Ramon Tio Bellido a assuré deux mandats : de 1991 à 1993 et de 1994 à 1996, avec toujours Anne Dagbert comme Secrétaire Générale et Anne Tronche comme Trésorière. Suivant les statuts de l’association, il ne pouvait en briguer un troisième. Ainsi, suite à l’assemblée générale du 6 mars 1997, Catherine Francblin a été élue Présidente de l’AICA-France.
La gestion administrative et les locaux
Au début de l’année 1991, l’AICA-France comprenait 243 membres. La cotisation annuelle était de 250F. Le Président, Ramon Tio Bellido occupait un bureau au premier étage du Centre National des Arts Plastiques (CNAP), 11 rue Berryer, 75008 Paris. Un petit bureau contigu m’était octroyé, ce qui facilitait les allées et venues. D’abord offerts gracieusement, ces locaux ont été occupés moyennant un loyer à partir de 1993. L’AICA Internationale occupait un bureau dans une autre aile du bâtiment, ce qui me permettait assez facilement de rendre visite à sa Secrétaire Générale, Marie-Claude Volfin, et à sa Secrétaire Administrative, Fabienne Le Corvec. En 1992, Ramon Tio Bellido a été nommé Directeur artistique de l’Hôtel des Arts, prenant la place du CNAP, qui occupait une partie de l’Hôtel de Rothschild, pour organiser des expositions temporaires. À cette époque, une certaine effervescence régnait donc dans ces lieux.
À l’automne, une charge importante était de rassembler les dossiers de candidature des critiques souhaitant adhérer à l’association, en vue de leur élection à l’assemblée générale de début d’année. Ils devaient justifier de trois ans au moins de pratique de la critique d’art et être parrainés par deux membres de l’association. (Ces critères n’ont pas changé depuis). Entre dix et douze dossiers, comprenant biographies, bibliographies et publications, devaient être épluchés. Des notices récapitulatives sur chacun des critiques étaient ensuite rédigées par les membres du Bureau, pour informer les membres électeurs à l’assemblée générale.
Entre trois et cinq réunions de bureau avaient lieu chaque année.
La radiation
Le Bureau a étudié la possibilité de radier les membres n’ayant pas acquitté leur cotisation depuis 3 ans, en dépit de relances écrites. Tout arrêt de paiement de la cotisation (250 F. en 1991) pendant 3 ans obligerait les membres qui souhaitent acquérir leur vignette annuelle à régler un arriéré de 2 ans.
La vignette annuelle, collée sur la carte d’adhérent de l’AICA-France, donne droit à la gratuité d’entrée dans les musées et centres d’art.
Les démissions
Il arrive que des membres souhaitent démissionner pour raisons personnelles ou pour le fait qu’ils n’ont pas besoin de la carte de l’AICA-France, étant donné qu’ils ont déjà une carte de presse, travaillant au sein d’un quotidien ou d’un organe de la grande presse. Marielle Latour et Pierre Cabanne ont démissionné en 1989 et 1990. Liliane Brion-Guerry et Philippe Dagen ont démissionné en 1991.
Les recommandations tarifaires en 1993Les recommandations tarifaires en 1993
L’AICA-France a plusieurs fois établit une liste de tarifications à l’intention de ses membres, pour la rétribution de leurs prestations. Ces tarifications, qui ne sont pas malheureusement des barèmes agréés, sont néanmoins souvent demandées au secrétariat par différents prestataires, revues, musées, radios, TV.
Après une mise en garde concernant le calcul de signes des ordinateurs Macintosh dans la rédaction de textes-tapuscrits (entre 1500 et 1800 signes), qui auraient tendance à les amplifier, ce qui peut poser des problèmes pour les notes d’honoraires, AICA France a conseillé de faire payer les contributions à titre de « droits d’auteurs », qui bénéficient d’un abattement fiscal. Le paiement par « honoraires » requiert au préalable une inscription à l’URSSAF correspondant au régime des « travailleurs indépendants ».
Les subventions
1994 a vu une baisse de la subvention de fonctionnement accordée par la Délégation aux Arts Plastiques. Cette subvention a existé depuis de nombreuses années. C’est la première fois qu’elle est revue à la baisse, suite à des restrictions budgétaires. Par la suite, elle subira des baisses ponctuelles, la dernière étant survenue en 2011.
En 1994, elle se monte à 30 000 F. Venant s’ajouter à l’augmentation de la cotisation à l’AICA Internationale, cette ponction provoque un affaiblissement du budget. Le Président de l’AICA-France a donc envoyé un courrier au Délégué aux Arts Plastiques pour protester contre cette mesure, survenant à un moment où la préparation du Congrès de l’AICA à Rennes, en 1996, oblige déjà à engager des frais exceptionnels.
Les actions menées
Le programme élaboré par Ramon Tio est le suivant :
– renforcer la défense des intérêts professionnels des critiques d’art qui remplissent davantage une « fonction » qu’une « profession ».
– continuer et augmenter les contacts avec les membres en région et les partenaires culturels.
– amorcer des rencontres internationales avec des sections limitrophes de la France.
– responsabiliser davantage les adhérents au niveau de leurs activités personnelles, en essayant de mettre en place un système de partenariat par lequel l’AICA-France, n’étant plus seulement productrice d’événements, s’ouvre davantage sur l’extérieur.
– poursuivre la collaboration étroite avec les Archives de la Critique d’Art.
– donner davantage de « publicité » aux travaux des adhérents en publiant, par exemple, un bulletin semestriel, organe de communication et de promotion, qui devrait informer sur l’état bibliographique et sur les activités des membres de l’AICA-France, et offrir une sorte « d’agence informative » sur tout ce qui touche à la critique d’art.
Des actions ont été mises en œuvre pour que la section française ait une ouverture internationale et qu’elle élargisse ses préoccupations dans des domaines complémentaires à la critique d’art telles que l’histoire de l’art et les nouvelles technologies.
Il a été établi une collaboration étroite avec l’Association des Archives de la Critique d’Art, concrétisée notamment par un colloque qui s’est déroulé à l’université de Rennes 2, les 31 novembre et 1er décembre 1990, sur le thème « La place du goût dans la production philosophique des concepts et leur destin critique ». Sous la direction d’Élisabeth Lebovici, Didier Semin, Ramon Tio Bellido, et avec la participation de Michel Bourel, Bernard Marcadé, Catherine Perret, ce colloque a accueilli les communications de Yves Michaud, Thierry de Duve, Daniel Soutif, Stephan Bann, Michael Newman, Christine Buci-Glucksmann, Maria Teresa Beguiristain Alcorta. (Les actes du colloque ont été publiés par les Archives de la Critique d’art, en 1992, avec une postface de Jean-Marc Poinsot.
Le Bureau s’accorde sur le fait qu’il est plus profitable de s’associer comme co-producteur à un événement fort (à périodicité annuelle par exemple) que de prétendre être partenaire par la seule présence d’un ou plusieurs de ses membres dans des événements organisés par d’autres instances. Mais il insiste pour que les membres de l’AICA fassent apparaître leur appartenance à l’association, lorsqu’ils sont invités à intervenir par ces autres instances, et à veiller à ce que cette mention figure dans les documents d’information ou dans les publications réalisés à cette occasion.
En hommage à Pierre Restany, une exposition, « Le cœur et la raison », au Musée des Jacobins à Morlaix, fut organisée par le musée, du 12 juillet au 10 novembre 1991. L’exposition se voulait un itinéraire d’une pensée prospective dans les différents secteurs de la création, illustrée par quarante ans d’activités passionnées et souvent polémiques. Elle a réuni des œuvres majeures du Nouveau Réalisme comme des monochromes de Klein, des Accumulations d’Arman, des Piégeages d’objets de Spoerri. Une bande dessinée, « Restanystory », était illustrée par des œuvres d’artistes, correspondant à son activité critique dans la revue Domus, dans les années 1979-1980-1981. Le catalogue, réalisé avec la participation bibliographique et documentaire des Archives de la Critique d’Art, comprenait un entretien entre Restany et Peter Knapp.
Aide aux critiques d’art de Sarajevo
Le Conseil d’Administration du 26 février 1994 a adopté à l’unanimité un don de 1500 F par l’AICA-France, à nos confrères vivant dans la capitale bosniaque. Cette aide a transité par l’AICA Internationale, à laquelle une avance de trésorerie a été consentie.
Litiges concernant des textes non régularisés
Nous avons été saisis par plusieurs de nos membres sur des litiges concernant des textes non régularisés par leurs commanditaires. Nous nous efforçons de les aider à percevoir leurs dûs, mais nous ne pouvons que constater, malheureusement, que la plupart du temps aucun document contractuel n’a été établi lors de la commande.
UNESCO, octobre 1996
En octobre 1996, Ramon Tio Bellido, en tant que Président de l’AICA-France, fut désigné représentant de l’AICA-France, membre de droit, auprès de l’UNESCO (Commission de la République française pour l’éducation, la science et la culture), pour un exercice statutaire de cinq ans. Il remplaçait ainsi Jacques Leenhardt, représentant désigné pour l’exercice antérieur de 1990 à 1996, en tant que Président de l’AICA-France.
Exposition « Villette Amazone », octobre-novembre 1996
L’AICA-France a suivi de près l’exposition « Villette Amazone », qui s’est tenue pendant deux mois dans la Grande Halle de la Villette à Paris. Ses deux commissaires, Bettina Laville et Jacques Leenhardt, y avaient mis en scène un véritable « Manifeste pour l’environnement du XXIème siècle ». Une maison « manifeste », ouverture sur ce que devrait être l’habitat du futur, fut construite et installée à côté de la Grande Halle.
Entre autres œuvres dues à la collaboration entre artistes et acteurs de l’environnement, Jacques Leenhardt avait demandé au sculpteur brésilien Frans Krajcberg de mettre en espace dans la Grande Halle un ensemble de sculptures monumentales en bois calciné, sorte d’offrande de l’artiste à la nature meurtrie.
Un colloque international, ayant pour titre « Last Exit to Future », avait accompagné la manifestation les 24 et 25 octobre.
Les membres de l’AICA-France ont été fortement engagés à voir l’exposition et à assister au colloque.
Francographies de l’Art, Paris, 25-29 novembre 1996
Suite au voyage d’études de critiques africains francophones à Paris (voir supra, en 1995), Lise Didier-Moulonguet, Secrétaire Générale de l’Association « Savoir au présent », avait invité à Paris, avec l’aide de l’AICA-France, cinq critiques lauréats des Francographies de l’Art, du 25 au 29 novembre : Yacouba Konaté, Tanela Boni (ivoiriens), Camille Amouro (béninois), Farid Zahi (marocain), Mohamed Dlimi (tunisien).