De Rnoir à Van Dongen

De Renoir à Van Dongen, Musée Albert-André, Bagnols sur Cèze (30200) et Musée laïque d’art sacré de Pont St Esprit (30100).

On oublie souvent qu’aux confins du Gard, près de l’Ardèche et du Vaucluse, se trouvent deux des fleurons du patrimoine artistique de notre Occitanie orientale : l’un peut se targuer d’avoir été reconnu comme pionnier en matière d’art moderne, l’autre sise dans une demeure médiévale, étant voué à l’expression du sacré, religieux ou métaphorique (cf. L’idole des jeunes). Le premier porte le nom de l’un de ses conservateurs et donateurs, Albert André, à qui il est rendu hommage à travers les relations qu’il a entretenues avec les célébrités de son temps, qu’elles se nomment Gauguin (masque de tahitienne), Rodin (Danaïde) ou Félix Valloton (Jardin à Honfleur), Louis Valtat (Anémones), Georges d’Espagnat, Morisot, Blanche, Camoin… L’œuvre picturale de cet homme éclectique sera justement présentée sur deux salles au Musée d’art sacré, notamment des portraits de femmes dont une superbe Grande Femme en bleu à l’huile sur bois, tout en grâce et humilité. On découvrira également la production féminine de sa fille adoptive, Jacqueline Bret-André, dont il a réalisé un portrait et qui a droit, à l’instar des quatre conservateurs qui se sont succédés à Bagnols, à un espace où se fait jour son apport décisif à la richesse des collections (en particulier des artistes du 19ème de la capitale régionale la plus importante, Lyon). L’époux de cette dernière, George Besson, a pris le relais. Un espace lui est donc également dévolu. On découvre son portrait et celui de sa femme Adèle, peints par Van Dongen mais aussi L’implorante de Camile Claudel, un bouquet de fleurs des champs de Bonnard, des Marquet, Maillol, Monet ou Renoir. Léon Alègre fut le fondateur, vers le milieu du 19 ème et l’on sera sensible à ses dessins d’époque ou ses peintures de femmes corses, qui nous rappellent la Colomba de Mérimée. Plus de cent œuvres sont présentées au public, lequel ignore sans doute la riche collection dont peut s’honorer la ville en ce musée qui fête un siècle et demi d’existence. D’Alègre à Besson, on peut ainsi passer du réalisme à l’impressionnisme (Renoir) et post impressionnisme, puis aux nabis (Vuillard, Bonnard) avant d’aborder les fauves (Matisse, Marquet, Van Dongen). 100 œuvres à Bagnols, une soixantaine à Pont St Esprit, les amateurs d’art moderne seront ravis d’autant que les surprises ne manquent pas : de l’intimiste (La) femme rousse au Chat, de couleur fauve, de Valtat aux esquisses de Nues de Renoir et ses modèles (dont Maleck, en robe rayée) car la Femme est mise à l’honneur. Tout comme les natures mortes, tel ce Bouquet de roses, iris et glaïeuls de Suzanne Valadon – ou le paysage (Canal à Venise, de H.E. Cross). Au bout du compte, une promenade dans le temps, celui des peintres et celui des conservateurs qui auront voué leur vie à leur mission éducative. Un temps où il faisait bon peindre… BTN

Jusqu’au 4-05

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