Élections législatives : l’AICA France appelle à voter

Sans création, il ne saurait y avoir de critique d’art. Sans critique d’art, la création perdrait en visibilité et en puissance. La critique d’art, c’est cette analyse qui décrypte les enjeux de l’art en train de se faire et, avec lui, d’un monde de plus en plus dominé par la pensée mortifère des extrêmes droites.


La perspective de l’accession au pouvoir du Rassemblement National inquiète le monde de la culture. Les arts visuels, comme la musique et le spectacle vivant, craignent la politique culturelle que pourrait mener le Rassemblement National si celui-ci devait arriver à Matignon. Le parti héritier du Front National n’a jamais caché sa vision réactionnaire de la culture. A ce dernier mot, celui-ci préfère d’ailleurs celui de « patrimoine », cette « histoire pétrifiée » qui tient « une place majeure dans le programme de redressement moral du pays » défendu par Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle de 2022. Parmi les mesures phares de son programme, madame Le Pen souhaitait notamment rediriger la moitié du 1% culturel, aujourd’hui dédié à la création, à la sauvegarde des monuments. Sans nier l’importance du patrimoine ni la nécessité de le sauvegarder, l’AICA France alerte sur la menace qu’engendrerait un tel programme pour la création contemporaine : baisse de subventions, repli sur soi, climat de défiance, voire tentatives de censure. Songeons à la polémique qui a ciblé l’exposition de Miriam Cahn au Palais de Tokyo en 2023, largement relayée par certains élus d’extrême droite.

Sans création, il ne saurait y avoir de critique d’art. Sans critique d’art, la création perdrait en visibilité et en puissance. La critique d’art, c’est cette analyse qui décrypte les enjeux de l’art en train de se faire et, avec lui, d’un monde de plus en plus dominé par la pensée mortifère des extrêmes droites. C’est l’histoire de l’art en marche vers notre patrimoine de demain. C’est aussi cet esprit subversif, inhérent à l’art et aux artistes, que le Rassemblement National perçoit comme une idéologie régressive.

Déjà fragilisée par la précarité, comme par les coupes budgétaires inédites opérées ces derniers mois dans la culture, la création, et avec elle la critique d’art, survivraient difficilement au projet de pétrification porté par le programme du RN. Pour l’AICA France, membre fondateur de l’Observatoire de la liberté de création, il est donc plus que jamais nécessaire de défendre l’art et sa critique par les urnes, les 30 juin et 7 juillet 2024.

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