LES JARDINS DU REGARD
Une exposition à Nice d’une grande qualité, dans la maison, sur les tapisseries d’un autre temps de la Maison abandonnée (Villa Caméline) qui associe de la photographie, de la sculpture, de la peinture et des dessins.
Ce ne sera pas une exposition de plus sur les jardins (méditerranéens) mais un véritable dialogue, où les artistes exploitent et interrogent les improbables frontières du végétal, qu’il soit domestiqué ou pas. Les œuvres poussent au-delà des clôtures et des murs, le tissage du sauvage avec le civilisé, imbriquent les paysages extérieurs et intérieurs comme il en va avec l’humain. La nature discrète ou exubérante, calcinée ou luxuriante, en matière ou gommée, les regards des artistes la prolongent dans des sortes de fiction, en établissent un maillage, détricotent comme avec un microscope et un scalpel, comme avec des images volées à l’imaginaire, au chahut onirique, comme des images qui sont montrées; parce qu’à l’origine, elles ne devaient pas être vues. Les jardins sont-ils alors des phénomènes qui s’invitent dans nos vies quotidiennes ou bien est-ce nous qui frappons à leur porte ?
https://www.villacameline.fr/Events
Extrait du DP Maison abandonnée :
Favret & Manez Céline Marin Maxime Parodi Jaqueline Gainon JP Racca Vammerisse
Jardins d’agrément, jardins urbains, jardins à l’abandon, cinq artistes, liés entre eux par leur intérêt pour la nature, offrent leur vision du paysage méditerranéen.
Cette exposition, Les jardins du regard, est née du désir de développer, comme on cultive ensemble un lopin de terre, un projet collectif qui s’ancre dans notre expérience partagée du paysage méditerranéen. Si les affinités aident à une certaine connivence, nous partagions chacun, dans nos pratiques individuelles, un intérêt prononcé pour le végétal.
Cet attrait est sans doute enraciné dans notre imaginaire par la foisonnante et peu domptable nature présente dans notre région de résidence qu’est la Côte d’Azur. La vie se joue hors les murs une large partie de l’année et le jardin est un écrin de choix de rencontres et de rêveries. Rares sont ces lieux parfaitement domestiqués, créant des porosités entre espace privé et espace public, la végétation débordant quasi systématiquement des limites initiées par l’homme. Ces enclos végétalisés dans l’organisation urbaine écrasée de chaleur deviennent des points de régulation voire même de survie quant aux enjeux climatiques qui s’annoncent. Le jardin quitte ainsi progressivement sa dimension d’agrément pour celui indispensable au maintien de la vie au sein de l’espace urbain. Dans ce changement de paradigme, nos pratiques cherchent à sonder les interstices dans lesquels cette nature, par sa capacité à déjouer la planification urbaine, s’exprime et ensauvage nos pensées.
Dans ce projet, nous proposons un parcours du regard, une traversée: de Maxime Parodi qui s’inscrit dans l’intimité des intérieurs avec vue sur jardin à Céline Marin dont les personnages nous emmènent dans les jardins galants; de JP Racca Vammerisse qui explore l’idée du végétal à la lisière du réel et de l’onirique, à Favret & Manez qui déplacent les frontières entre artificiel et naturel, entre espace agraire et jardin d’agrément.
Ouvert mercredi et samedi de 15h à 18h30 // Autres jours sur rendez-vous : helene.fincker@villacameline.fr ou texto au +33 (0)6 60 98 49 88