Johan Creten, précurseur inclassable et à contre-courant, est dorénavant largement reconnu comme un des principaux sculpteurs ayant contribué, dès les années 1980, au renouveau de la céramique dans la création contemporaine.
Avec « I PECCATI », catalogue éponyme de l’exposition présentée à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, Johan Creten orchestre un ensemble d’oeuvres iconiques de sa carrière.
Pensée en collaboration avec Noëlle Tissier, commissaire de l’exposition, « I PECCATI » réunit pour la première fois et avec une telle ampleur en Italie, un ensemble de cinquante-cinq oeuvres témoignant de la sensibilité de l’artiste face aux profondes mutations de la société et à une conscience morale plus que jamais ébranlée. Aux côtés de ses oeuvres en bronze, en céramique et en résine, l’artiste présente une sélection d’oeuvres historiques des XVè, XVIè et XVIIè siècles, issues de sa collection personnelle.
Décomposé en 12 sections révélant 12 plaies sacrilèges et impures, l’ouvrage « I PECCATI » plonge le lecteur dans les abimes d’une création prolifique et protéiforme, nourrit de références historiques, de connexions cachées et de surprises intellectuelles et artistiques.
Chaque partie, placée sous le symbole ambivalent et duel d’une moralité subjective et imparfaite, est introduite par un texte de Colin Lemoine questionnant la relation de l’Homme au péché, entre adoration et blasphème.
Nicolas Bourriaud revient quant à lui, dans son texte introductif, sur l’oeuvre de Johan Creten, hantée par les notions de bien et de mal, d’exorcisme et de volupté.