IAMAI Emo de Medeiros / galerie Dominique Fiat / 2 juin – 6 juillet 2024

« Dans l’exposition « IAMAI« , Emo de Medeiros explore un rêve mi-prométhéen, mi-spéculaire : demander à la machine de dessiner comme elle voit qu’il dessine –puisqu’il l’a alimentée avec un dataset constitué de ses propres dessins–, sait qu’il dessine, puisqu’elle a aspiré les données le concernant sur Internet  ou comme elle imagine qu’il dessine. 
Que reste-t-il de lui lorsque c’est la machine qui dessine comme lui ? Avec un sens appuyé du symbolique, l’artiste redessine ce que la machine a dessiné en pensant que c’était lui.
En pensant ? L’intelligence –computationnelle– n’est pas la pensée –réflexive–.
Emo de Medeiros redessine, rehausse et altère (-ego ?) ces dessins conçus par la machine comme étant siens, après avoir opéré un choix dans la masse des images générées –choix dans lequel réside, sans doute, cette part réflexive qui ne relève pas de l’intelligence.
Redessiner en chargeant les différents médiums, c’est aussi faire basculer l’image générée et élue dans un monde de nuances, de connotations et de symboles : le stylo bille Bic pour la globalisation, le pigment fait à partir de dessins brûlés dans un geste de transsubstantiation alchimique ; mais tout cela relève encore d’une computation / compilation de ce qui « humaniserait » la production de la machine-imitant-l’artiste que l’artiste a choisi.
Ces dessins chargés –comme on charge un bocio du Bénin, tels ceux que l’artiste a utilisés pour ses Electrofétiches  viennent percuter de plein fouet le presque-cliché d’une iconographie IA lisse et léchée. »
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