Michael Lucken, né en 1969, est professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Paris) où il enseigne depuis 1998 l’histoire de l’art du Japon moderne et contemporain.
Auteur d’une thèse sur la peinture japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, à travers laquelle il a contribué à éclaircir l’œuvre et l’action de Foujita, il s’est attaché au cours de sa carrière à faire connaître les artistes japonais modernes qui, comme Kishida Ryūsei et Kitawaki Noboru, ont été marqués par l’Occident, mais qui, précisément pour cette raison, n’ont jamais bénéficié en Europe de la notoriété acquise à domicile.
Plus généralement, il s’intéresse aux œuvres qui véhiculent des tensions irrésolues, qui subissent des distorsions dans le passage d’une culture à une autre, qui cristallisent les préjugés et révèlent les jeux de positions des différents acteurs du milieu. Il a ainsi mené des recherches sur le groupe Gutai, dont il a connu de nombreux membres, mais aussi, dans un tout autre genre, sur la réception de l’Antiquité grecque par les artistes japonais du 20e siècle.
Il mène par ailleurs une activité critique qui l’amène à écrire sur des peintres, sculpteurs et photographes contemporains, comme Araki Nobuyoshi, Onodera Yuki ou Nicolas Buffe.
Outre des traductions de textes japonais sur l’art et l’esthétique, il a publié une dizaine de livres et de nombreux articles en français, anglais et japonais. Il a également reçu plusieurs distinctions, dont le prix Thiers de l’Académie française (2013) et le Grand prix des Rendez-vous de l’Histoire de Blois (2019). Il est membre du conseil d’administration du musée Guimet et du comité d’orientation de la Maison de la culture du Japon à Paris.